
Une image vaut mieux que mille mots. L'adage s'applique aussi à la photo. La charge émotionnelle de certains clichés fait plus que de longs discours. En 1972, la photo de Kim Phuc, fillette vietnamienne victime d'une bombe au napalm, courant nu et en larmes, avait bouleversé l'opinion et hâté la fin de l'intervention américaine.
Début septembre, celle d'Aylan Shenu, petit garçon syrien retrouvé noyé sur une plage turque, est devenue le symbole d'une véritable tragédie, condamnant sans appel l'inhumanité de la politique européenne vis-à-vis des migrants.
Cette photo n’est pourtant pas la première à montrer ces souffrances. Mais son partage massif l'a imposée. Twitter a acquis une incontournable fonction d’accélération et de validation des icônes. Impossible pour les médias d’ignorer une image cristallisant ainsi le jugement moral d’une partie de l’opinion. D'autant qu'elle intègre parfaitement les codes de la photo humanitaire. La figure de l'enfant parle à tous. Victime innocente, symbole d'un drame qu'elle fixe pour l'éternité... Cet enfant mort sur une plage pourrait s’être noyé pour d’autres raisons. Mais chacun a compris instantanément ce qui avait tué Aylan Shenu, et perçu ce que cette photo signifie de l’échec de la politique migratoire européenne.
Enfin, elle est publiée à un moment de basculement. Alors que les réfugiés meurent dans la Méditerranée depuis longtemps (3 500 l’année dernière, plus de 2 000 depuis le début de cette année), elle survient au moment où, en Allemagne, Angela Merkel affiche une volonté politique d’accueil qui tranche avec les réticences françaises. Il y aura désormais un avant et un après Aylan Shenu. C'est le pouvoir de l'image.
Début septembre, celle d'Aylan Shenu, petit garçon syrien retrouvé noyé sur une plage turque, est devenue le symbole d'une véritable tragédie, condamnant sans appel l'inhumanité de la politique européenne vis-à-vis des migrants.
Cette photo n’est pourtant pas la première à montrer ces souffrances. Mais son partage massif l'a imposée. Twitter a acquis une incontournable fonction d’accélération et de validation des icônes. Impossible pour les médias d’ignorer une image cristallisant ainsi le jugement moral d’une partie de l’opinion. D'autant qu'elle intègre parfaitement les codes de la photo humanitaire. La figure de l'enfant parle à tous. Victime innocente, symbole d'un drame qu'elle fixe pour l'éternité... Cet enfant mort sur une plage pourrait s’être noyé pour d’autres raisons. Mais chacun a compris instantanément ce qui avait tué Aylan Shenu, et perçu ce que cette photo signifie de l’échec de la politique migratoire européenne.
Enfin, elle est publiée à un moment de basculement. Alors que les réfugiés meurent dans la Méditerranée depuis longtemps (3 500 l’année dernière, plus de 2 000 depuis le début de cette année), elle survient au moment où, en Allemagne, Angela Merkel affiche une volonté politique d’accueil qui tranche avec les réticences françaises. Il y aura désormais un avant et un après Aylan Shenu. C'est le pouvoir de l'image.